vendredi 19 septembre 2008

Discours du président de l'ALPEN lors de la cérémonie officielle de remise de clés de la classse à Léléhi

Cérémonie de remise officielle de clés de la nouvelle classe à l’école de Léléhi
(Mardi 5 août 2008)

Monsieur le représentant du Ministre de l’éducation de nationale
Monsieur le Maire de la commune de Youri
Messieurs les conseillers communaux
Honorable le chef du village de Léléhi
Monsieur l’inspecteur du premier degré de Kollo
Mesdames et Messieurs chers participants,

Aujourd’hui, il me revient l’honneur de prononcer en ma qualité de président de l’association lorraine pour la promotion de l’éducation au Niger (ALPEN), le discours de cérémonie de remise officielle de clés de la classe construite par l’ALPEN avec le soutien financier de ses partenaires.

Il y a trois ans environ, nous avions pris l’engagement solennel ici même et en présence de la quasi-totalité des habitants du village de Léléhi d’apporter de l’aide à leur école afin que leurs enfants puissent étudier dans des conditions acceptables.

Aujourd’hui, nous avons rempli cette mission.

Mesdames, messieurs, la construction de cette classe s’inscrit dans l’esprit du programme spécial du président de la république du Niger, son excellence M. TANDJA Mamadou, volet éducation qui vise à rehausser le taux brut de scolarisation au Niger. Je profite de cette occasion pour rendre hommage à notre président son excellence M. TANDJA Mamadou pour cette initiative car sans éducation, sans scolarisation, il n’y a point de développement. C’est pourquoi, au niveau de l’ALPEN, nous avons fait du développement par la promotion de l’éducation notre slogan. Il me revient encore à l’esprit ma première et unique rencontre avec l’actuel président de la république en 1993 alors que j’étais encore au lycée, rencontre durant laquelle, il nous a prodigué des conseils sur la valeur et l’importance du travail. Des années ont passé, aujourd’hui, c’est à mon tour de transmettre ces conseils aux enfants. Il n y a pas de fatalité, nous pouvons surmonter les difficultés en travaillant ensemble, en équipe, mains dans les mains. Nous devons rester groupés, unis et solidaires autour de nos dirigeants élus. Le Niger a besoin de chacun de nous, et nous devons tous participer à la construction de l’édifice.

Bien entendu, les choses ne se sont pas faites en un jour et il nous a fallu beaucoup d’efforts et une grande mobilisation pour réunir l’argent nécessaire à la construction du bâtiment et à la fourniture de matériel scolaire. En effet, nous étions alors une toute jeune association qui venait de voir le jour et il nous incombait la lourde tâche d’acquérir la confiance, de sensibiliser à notre cause les acteurs régionaux lorrains possibles et enfin d’obtenir leur adhésion à nos projets sous la forme d’aides financières de différents ordres. Mais revenons à l’historique de notre association.

Etudiant en agronomie à l’ENSAIA de Vandoeuvre les Nancy, je trouvais dommage de passer plusieurs années dans un pays comme la France et de ne pas profiter de cette opportunité qui m’était donnée de faire quelque chose pour mon pays. Personnellement, j’ai eu la chance d’aller à l’école, d’étudier, et de pouvoir aller préparer des diplômes à l’étranger. Je sais qu’ici cette chance n’est pas donnée à tout le monde. Je ne pouvais rester insensible au manque de moyen en matière d’éducation au Niger et je me suis mis en tête de rassembler les quelques ressortissants étrangers qui se trouvaient à Nancy en même temps que moi pour leur parler de mon idée de créer une association. Bien entendu, ils furent d’accord pour me suivre et j’ai commencé à rédiger les statuts de l’association. C’est à cette même période que j’ai rencontré Marie Knipper, notre secrétaire générale ici présente, qui de son côté avait dans l’idée de faire quelque chose en matière d’alphabétisation et qui parallèlement avait déjà dans son cœur une grande sensibilité pour le continent Africain. Je lui ai aussi parlé de mon idée d’association et aussitôt elle m’a affirmé qu’elle marcherait avec moi et ferait le maximum pour aider mon pays qu’elle ne connaissait pas encore mais que d’ores et déjà elle portait dans son cœur.

Les statuts ont été déposés en avril 2005 et en septembre de cette même année, au cours d’un séjour d’un mois au Niger, j’ai eu connaissance des besoins en matériel du village de Léléhi par Madame Aïchatou Alio Marafa, alors directrice de l’école.

En France, nous avons rassemblé de l’argent sous forme de cotisations à notre association, de dons –nous avons eu plusieurs articles dans la presse régionale qui nous ont permis de nous faire connaître -, de soirées que nous avons organisées afin de faire rentrer quelques bénéfices dans la caisse de l’ALPEN, de travaux bénévoles ponctuels comme une opération emballage-cadeaux pendant plus d’un mois au moment des fêtes de Noël pour le compte d’un magasin nancéien, et d’actions ponctuelles d’amis. Nous avons même bénéficié d’un soutien financier de la part d’un lycée privé où a enseigné notre secrétaire générale cette année et c’est aussi l’occasion pour les collégiens et lycéens français de découvrir que ce n’est pas partout dans le monde que les enfants ont la chance d’aller à l’école ou au collège et de disposer de locaux, de tables-bancs ou même d’un simple cahier parfois.

Mais le plus gros de notre budget, nous le devons à l’élaboration de dossiers fortement motivés que nous avons soumis à des partenaires territoriaux comme le Conseil Régional de Lorraine et le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle, ainsi qu’au CROUS (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Sociales) de l’académie de Nancy-Metz.

Nous avions réussi à obtenir la confiance de ces partenaires, restait à faire nos preuves. Nos premières preuves nous les avons faites à Noël, lors de la construction de la première phase de la classe que nous inaugurons aujourd’hui et de la fourniture de tables-bancs, T-shirts au logo ALPEN et matériel scolaire. A notre retour, nous avons monté un dossier avec photos et récit détaillé de notre action et nous avons envoyé ce rapport à nos partenaires qui nous avaient alloué nos premières subventions. Cette première réalisation a achevé de convaincre nos partenaires qui sont décidés désormais à nous soutenir dans nos actions à condition qu’elles restent justifiées et justifiables.

Nous avons profité de la phase de finition de la classe de Léléhi pour soutenir d’autres villages et actions cet été au Niger, dont un séminaire de l’OPEN qui se déroule actuellement sur deux journées.

Nous savons que le Niger et les Nigériens sont de plus en plus convaincus de la place de l’éducation dans le développement durable d’un pays – et également de l’importance de l’éducation des filles – et nous sommes vraiment satisfaits et enthousiastes à l’idée de participer à cette grande action qu’est l’accroissement du taux de scolarisation au Niger.

Nous espérons que cette classe n’est que le début d’un plus vaste projet – nous avons décidé d’étendre les actions de l’ALPEN aux domaines de la santé et de l’agriculture – et nous vous laissons une trace de notre passage par le biais de cette plaque accrochée ici, un peu au dessus à droite de la porte.

Mesdames et Messieurs, au nom de l’ALPEN et de ses partenaires lorrains, je souhaite longue et bonne vie à l’ensemble des participants ici présents et je vous remercie de votre attention.


M. Abdourahamane Tankari Dan-Badjo
Président de l’ALPEN